Violence au travail, identité de genre et Burn Out

Tragno Michel Université Paul Verlaine - Metz Laboratoire Lorrain de Psychologie, 2LP, EA 4165 Equipe de Psychologie de la Santé Ile du Saulcy, 57016 Metz Cedex1
michel.tragno@wanadoo.fr

Tarquinio Cyril Université Paul Verlaine Metz

Duveau Aurélie Université Paul Verlaine Metz

Dodeler Virginie
Phénomène en constante évolution la violence au travail ne cesse d'alimenter les débats. Être confronté sur son lieu de travail à des individus aux comportements agressifs expose les salariés à des risques élevés de détérioration de leur santé mentale et physique. Sentiment d'insécurité, baisse de la satisfaction au travail, démotivation et diminution de l'estime de soi professionnelle (Tarquinio et al, 2000) un tel environnement ne peut qu'altérer le rapport au travail que peuvent entretenir par la suite les salariés. La violence au travail soumet ainsi les salariés à un stress permanant qui peut être un facteur important d'épuisement professionnel aboutissant à l'émergence du syndrome de Burn out. Cependant certains travaux rapportent généralement que le degré de Burn out diffère selon le sexe (Lourel et al., 2004, Gursel 2002). Dans notre recherche ces différences hommes femmes sont analysées non pas en fonction du sexe biologique des victimes mais par le biais du concept d'identité de genre. Notre étude se propose d'établir un lien entre la variabilité du degré de burn out auprès de salariés victimes d'agression et leur identité de genre. Le concept d'identité de genre distingue quatre types d'identité : les typés féminins, masculins, androgynes et indifférenciés. Nous posons comme première hypothèse que les salariés victimes d'agressions souffrent de Burn out. Nous supposons que les victimes typées féminins et les victimes typées androgynes font part d'un degré de Burn out moins élevé que les victimes typées masculins et indifférenciés. (hypothèse 2). Inversement, les victimes typées masculins révèleront ont un degré de Burn out plus élevé que ceux des sujets à schèmes identitaires féminins et androgynes (hypothèse 3). Enfin, les sujets ayant une identité de genre indifférenciée manifesteront des niveaux de degré de Burn out comparables aux sujets à identité de genre masculine (hypothèse 4). L'identité de genre des victimes a été évaluée à l'aide du Bem Sex Role Inventory (Bem, 1974) et le syndrome de Burn out par le Maslach Burnout Inventory (Maslach,1986).Notre étude porte sur un échantillon de 367 salariés : 230 ont été victimes d'agressions, les 137 autres n'ont jamais vécu d'agressions. Nos résultats confirment l'existence d'un lien entre la violence au travail et l'apparition de symptômes de Burn out. Les victimes totalisent des scores nettement supérieurs aux non victimes (m=21,4 vs m= 14,3). L'identité de genre est un facteur modulant l'intensité du Burn out. Les scores au Burn out obtenus par les masculins (m=10,7) et par les indifférenciés (m= 9,8) sont les plus élevés et des différences significatives entre les masculins et féminins sont apparues. Un même constat est fait entre les indifférenciés et les féminins.